Jean-Marie Bockel : "J'attends pour les Français des signaux forts"

Publié le par A.P.ré. (Frédéric Guyonnet)


Dans un entretien accordé au quotidien La Provence, Jean-Marie Bockel explique sa vision et ses attentes du sommet social du 18 février.
 

Ancien socialiste et secrétaire d’État sous le gouvernement Fabius (1984-86), Jean-Marie Bockel a rejoint l’équipe Fillon en juin 2007. Aujourd’hui secrétaire d’État à la Défense, le sénateur-maire de Mulhouse a créé son parti "La Gauche Moderne" en novembre dernier. Ce "social-libéral" sera à Marseille jeudi. Il visitera notamment le site Eurocopter à Marignane. Après la table ronde sociale de demain, il sera forcément attendu par les salariés.

 

La question sociale telle que l’aborde Nicolas Sarkozy en fait-il potentiellement un président de gauche?

Il n’a jamais prétendu être un homme de gauche. Mais l’ouverture telle qu’il la pratique montre qu’il est sensible à la question sociale. Il est capable de prendre de bonnes idées de gauche là où elles sont. Les gens sont inquiets. La table ronde de demain doit marquer un tournant. Dans la pédagogie de la crise et la vision qu’en auront pouvoirs publics et partenaires sociaux.

 

Qu’en attend l’homme de gauche que vous êtes ?

J’attends naturellement pour les syndicats et les Français un certain nombre de propositions, de signaux forts, répondant à l’aspiration de justice sociale. Pour continuer à réformer, ce pourquoi je l’ai rejoint, il faut que nos concitoyens en aient conscience.

 

Sont-ils prêts à l’entendre ?

Les réformes sont toujours possibles. Mais avec la crise, les inquiétudes sont montées. Avec elles, les manifestations et les grèves. Il ne s’agit pas de lâcher du lest. Mais il est nécessaire de renouer le fil du dialogue et de proposer des mesures sociales compatibles avec la poursuite des réformes. Les idées ne manquent pas.

 

On parle par exemple d’augmenter les allocations familiales. Une idée plutôt ancrée à gauche...

Mais qu’il faut financer. Or, nos recettes n’augmentent pas. Je ne sais pas si cette mesure, très générale, est la mieux appropriée. Je préfère des mesures ciblées en termes de pouvoir d’achat, mais qui ne favorisent pas l’épargne de précaution. On peut verser des primes exceptionnelles sous forme de bons d’achat à durée limitée. Sécuriser les parcours professionnels à travers la flexisécurité, idée que nous défendons au sein de la Gauche Moderne.

 

Le président Sarkozy est-il à l’écoute de ces idées ?

Il lit les notes qu’on lui fait. On va se voir bientôt à ce sujet. On doit travailler plus pour être une force de proposition utile. Ce n’est pas évident, c’est sûr. Mais ce le serait encore moins avec le Parti socialiste qui ne sait plus où il habite. La démagogie y est permanente.

 

Faut-il donc gouverner au centre en temps de crise ?

Cela ne veut pas dire grand chose. Quand on voit François Bayrou... En temps de difficultés, il y a toujours eu des gens à droite et à gauche pour transgresser les lignes politiques, proposer du concret et gouverner ensemble.

 

Recueilli par François Tonneau - LA PROVENCE

Publié dans Dossiers

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article