LA PEDAGOGIE DE LA REFORME
Le 22 octobre 2011, à l'institut catholique, Charles Beigbeder, secrétaire national UMP en charge de la pédagogie de la réforme, est intervenu sur le thème :
« Les valeurs de droite et du centre qui nous gouvernent ».
Qui est Charles Beigbeder ? C'est un homme d'affaires français de 47 ans, ingénieur de formation, qui a entamé une carrière dans l'investissement financier dès 1990. Il est membre du parti radical valoisien. En guise de préliminaire, il a fait un constat : beaucoup de réformes ne sont pas encore en place. La crise de 2008 les a ralenties.
Les valeurs fortes de la droite sont au nombre de trois :
- le courage vérité,
- la liberté
- le mérite et le respect.
1° le courage de réformer l'Etat providence pour le sauver.
La crise des finances publiques européennes, est une généralité en Europe, mais en Allemagne, les finances sont excédentaires,
En France, le déficit atteint 5 % du PIB (produit intérieur brut), la dette a été multipliée par 18 depuis le premier choc pétrolier de 1973. La dette est garantie à hauteur de 1 700 milliards. En 2012, il faudra emprunter 200 milliards et 250 milliards en 2013 pour rembourser la dette. (ça s'appelle de la cavalerie).
Devant ce constat Il faut donc avoir le courage de réformer vite et en profondeur.
Depuis 2007, un certain nombre de réformes ont abouti :
u La réforme de la justice. Le nombre des tribunaux est passé de 1 206 à 819. Ils ont gagné en efficacité malgré les mécontentements des membres des juridictions.
u La réforme des hôpitaux est encore à l'état embryonnaire. Toutefois 2009 a vu la création les agences régionales de santé qui se substituent aux DDAS, DRASS. Ont été créés également les conseils de surveillance, les fondations pour que les industriels et la recherche travaillent sur des projets communs.
Pour pouvoir relancer l'économie, il faut trouver 100 milliards d'euros 80 sur un programme économique, et 20 à gagner sur les prélèvements obligatoires pour rétablir la confiance.
Pour trouver 80 milliards, il propose quatre pistes :
u La santé publique : Il faut accélérer la convergence entre les tarifs publics et les tarifs privés.
u Responsabiliser les patrons : faire baisser les charges patronales à 15 %.
u Les retraites : on peut économiser 240 milliards par un gel des retraites pendant 5 ans, et en développant les retraites par capitalisation.
u La politique de l'emploi. Quand le chômage est moins indemnisé, les chômeurs retrouvent plus vite du travail. Il faudra moins indemniser les chômeurs.
u Le nombre des fonctionnaires d'Etat est trop élevé. La décentralisation n'a pas été accompagnée par le transfert des fonctionnaires de l'Etat vers la fonction publique territoriale.
Mon commentaire sur ces propositions :
Sur la réforme hospitalière, les hôpitaux financent la recherche ce que ne font pas les cliniques, les tarifs hospitaliers s'en ressentent forcément. Ils assurent la formation des futurs médecins, charges que n'ont as les cliniques. Toutefois, le partenariat existe déjà depuis longtemps, certains chirurgiens opèrent dans les cliniques et assurent les opérations dans les hôpitaux dont l'activité ne justifierait pas l'emploi d'un chirurgien à temps complet.
Sur la baisse des charges : le niveau des charges est proportionnel à la protection sociale, et le risque de diminuer les charges est de diminuer le niveau de protection sociale.
Sur les retraites : pour certains, elles sont très faibles, les geler alors qu'il n'y aura pas de blocage des prix, ni de plafonnement des loyers pourtant première charge des ménages, revient à les diminuer encore. Ceci aurait une incidence directe sur le pouvoir d'achat, ses conséquences sur la consommation et par ricochet, sur la production et l'emploi, puisque la demande sera moindre.
L'indemnisation des chômeurs diminuée : certes à condition d'avoir un emploi à leur proposer, ce qui n'est pas évident en temps de crise.
Enfin, sur les fonctionnaires de l'Etat, il veut les renvoyer sur la fonction publique territoriale, auxquelles ont reproche d'avoir recruté deux fois le nombre des postes supprimés par l'Etat. Faut-il encore en rajouter une couche ?
2° - La liberté :
Il faut rendre la liberté aux citoyens et à l'entreprise.
Avec la suppression de la taxe professionnelle, l'Etat est à la reconquête du territoire, le gain a été de 5 milliards d'euros.
Le crédit d'impôt à la recherche. En 2008, il était de 6 000 M d'€, il est de 10 000 aujourd'hui. On passe à 3 % du PIB.
Face à la mondialisation, on ne peut sortir de la crise que par le haut, l'innovation, les relocalisations et la recherche.
Entre la TVA et les charges sociales déséquilibrées, le coût du travail est plus élevé en France qu'en Allemagne.
Le taux de TVA devra passer de 5,5 % à 10 %, celle de 19,60 % devrait passer à 23 voire 25 %.
La réduction des charges devrait se traduire par une augmentation du salaire net.
Mon commentaire :
Le pouvoir d’achat de peut pas augmenter ….
Sur l'augmentation du salaire par l'abaissement des charges, je suis sceptique..