CANTONALES UN DEUXIEME TOUR SANS GRAND CHANGEMENT

Publié le par A.P.ré. (Frédéric Guyonnet)

Un deuxième tour des élections cantonales qui n’a pas convaincu, le taux d’abstention encore plus fort, la gauche qui progresse un peu, la droite qui régresse beaucoup et le FN qui confirme son avancée.

Ce dimanche, la pluie avait remplacé le soleil, mais les électeurs ne se sont pas plus mobilisés que huit jours plus tôt. Même moins sur le plan global l’abstention dépassant cette fois ci les 55%, inutile de redire les mêmes mots que la semaine dernière. Rien n’y a fait pour mobiliser les Français, ni l’appel de la gauche pour leur électorat, ni les plaintes de la droite pour tenter de redresser la barre. On aurait pu croire que dans les cantons où il y avait un duel PS contre FN la mobilisation serait plus forte, il n’en a rien été et c’est même le contraire qui s’est produit. A Moissac le taux de participation est de 51.31% très faible quand on mesure l’enjeu de la percée du FN. De là à penser que les discours sur le front national n’intéressent que les partis politique et les médias il n’y a qu’un pas.

Cette abstention véritable plaie de cette élection cantonale, relativise de beaucoup toutes les analyses qui sont faites, que ce soit le PS qui crie victoire, que ce soit sur le soi disant échec de la droite (relatif lui aussi) ou la montée toute relative du front national. La seule analyse qui me paraisse fiable serait de constater que lorsque l’on propose une réforme aussi importante que la réforme territoriale, on doit avoir le courage de la mettre en place. Faire une réforme contestée, sans débat et surtout avec une application quatre ou cinq après la décision c’est prendre un risque. Le risque de voir les Français refuser de voter pour une institution morte.

Que constatons-nous en Haute Garonne ?

La haute Garonne doit être analysée avec deux axes, Toulouse et le reste de la haute Garonne. A Toulouse ce qui est remarquable et certainement pas à l’honneur des Toulousains, l’abstention atteint des records. La participation dans les cantons de la ville de Toulouse balance entre 35% et 32%. Atteindre de tels taux d’abstention rend les résultats extrêmement relatifs et qui que soit qui soit élu, il ne doit pas en être fier.

 

Quand deux électeurs sur trois refusent de se rendre aux urnes, c’est la politique toute entière qui est en crise et pas uniquement les petites montées du front national.

Bien sur on constate des résultats assez prometteurs pour nombre de candidats soutenus par le centre et l’UMP, mais quand même. Affirmer que la progression est bonne par rapport aux dernière échéances alors que le nombre de votant est de deux fois inférieur, c’est un petit peu se fiche du monde. Je le redis pas de quoi être fier ni d’un côté ni de l’autre. Pour élargir un peu cette analyse, il faut tenter de comprendre ce qui s’est passé. Outre ce que je disais en préambule,  faire voter pour une institution morte est une grave erreur. Imaginez un match de rugby entre deux équipes qui ne sont plus dans aucun championnat, y aurait-il foule ?

Mais le discours qui a prévalu pendant plusieurs semaines, sur les sondages nationaux, la campagne électorale basée sur des sujets comme la montée du front national, la lutte permanente du PS contre le président de la république. Tout ceci à permis aux électeurs de ne pas se sentir concernés. Il faut là donner un satisfecit aux candidats de droite qui ont battus le terrain avec un discours local, ils avaient raison et leurs résultats sont certainement dus à cela. Mais ils n’étaient pas de force contre les médias, les appareils, qui eux tous ne parlaient jamais du conseil général.

 

Le reste de la Haute Garonne montre quelques bizarreries.

Deux cantons avec un duel PS contre FN, on aurait pu penser que les électeurs seraient mobilisés, ce n’est pas le cas l’abstention est moindre qu’à Toulouse ville mais elle est la même qu’au premier tour. Les bulletins blancs étaient un peu plus nombreux que dans les cantons où le FN n’était pas mais pas de beaucoup, conclusion les consignes de vote de l’UMP n’ont pas été entendues, pas comprises ou pas respectées. On peut aussi croire qu’elles n’étaient pas adaptées à la situation.

Un canton voyait un duel entre le PS sortant et un extrémiste de gauche du parti de Mélenchon, le front de gauche (un autre front). Là encore à entendre le parti socialiste crier victoire on aurait pu penser que le sortant allait passer. C’est à l’inverse l’extrémiste qui passe avec plus de 63% des voix. Le parti de Mélenchon sera à n’en pas douter le pendant du FN pour la droite et il faudra que les socialiste compte avec (ou contre) eux.

 

Dans ce canton qui est Saint Martory, on peut dire que c’est le seul de haute Garonne qui voit l’élection d’un candidat dont le parti est aussi extrême à gauche que le front national est extrême à droite. Aucun journaliste ne le relève mais à mon avis c’est largement aussi grave que si un FN avait été élu à Fronton. (Pourtant là la France entière en parlerait)

Enfin le canton 13 de Toulouse mi ville mi Colomiers voir l’élection large du candidat écologiste contre le socialiste avec plus de 51% des voix. La participation n’a pas été à la hauteur de l’enjeu, ce qui montre que quel que soit les candidats, c’est l’abstention qui est toujours la note sensible de cette élection. Avec les verts les socialiste auront aussi du mal, ils ne sont pas près à s’associer et veulent faire cavalier seuls. Les socialiste auront beau crier, promettre vitupérer, je crois que dans les prochaines échéances le parti Europ écologie sera bien dans la partie. Tous les sondages qui nous sont proposés aujourd’hui n’ont aucun intérêt car ils ne tiennent aucun compte de tous ces paramètres.

En conclusion

Cette élection ne restera pas comme un souvenir impérissable tant pour la gauche que pour la droite. Le front National à montré son nez (pour singer Jean marie Le Pen) mais je ne pense pas que cela soit aussi grave que les médias veulent bien le dire. La première leçon à tirer de cette élection est à mon avis la grande désaffection des citoyens pour tout ce qui est la politique politicienne. Si nos dirigeants veulent retrouver l’écoute des Français, ce sera en leur parlant de projets concrets touchant au quotidien. Là on peut faire confiance à l’UMP et à Nicolas Sarkozy, ce sera le travail de l’année à venir (ou alors ils n’ont rien compris et ce sera leur perte.)

 

Patrick CRASNIER pour l’A.P.Ré

 

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Publié dans Cantonales 2011

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