Nicolas Sarkozy met la pression sur le XV de France
MARCOUSSIS, Essonne (Reuters) - Nicolas Sarkozy a encouragé en personne le XV de France à Marcoussis, à un mois et demi du début de la Coupe du monde de rugby, une visite troublée par les négociations pour la libération des infirmières bulgares et du médecin palestiniens détenus en Libye.
Le chef de l'Etat a mis la "pression" sur les 30 joueurs sélectionnés par Bernard Laporte, son futur secrétaire d'Etat aux Sports, avec lesquels il a déjeuné dans le cadre d'un Centre national du rugby noyé sous la pluie.
"Cette Coupe du monde, il ne faut pas la rater. Il faut vous donner à plein", leur a déclaré le président de la République en guise d'apéritif. "On vous souhaite le meilleur mais faites-nous honneur en vous battant jusqu'à la dernière seconde, en n'ayant pas peur, en créant, en prenant des risques, en donnant du beau jeu, en ne se résignant jamais."
Il les a exhortés à faire montre de panache. Pour gagner, "il y a des aléas, il faut un peu de chance ; mais pour la manière, il n'y a pas d'aléas", a-t-il déclaré. "Il y aura 64 millions de personnes derrière vous et ça, il ne faut pas l'oublier. Et puis pour moi, ça serait quand même mieux que ça soit une belle Coupe du monde."
Le président de la Fédération française de rugby, Bernard Lapasset, qui lui a remis un maillot signé par les joueurs, et Bernard Laporte ont jugé "normal" ce supplément de pression mise sur les épaules de tricolores engagés dans une poule difficile, pour la première coupe du monde de rugby organisée en France.
"La pression (...), je crois qu'on se la met tout seul parce qu'on veut gagner", a déclaré l'entraîneur. "Mais c'est vrai que, quand il est venu il y a deux ans ici (...), il avait dit il n'y a qu'un truc qui compte, il faut gagner. Comme ils nous a dit : moi je l'ai fait, maintenant à vous de le faire."
LAPORTE CONSULTE "DE LA DOCUMENTATION"
Bernard Lapasset a pour sa part déclaré que Nicolas Sarkozy assisterait à au moins un match de préparation du XV de France, au match d'ouverture contre l'Argentine et, "en fonction du calendrier", à d'autres matches de la Coupe du monde.
Bernard Laporte, qui entrera au gouvernement après le tournoi pour seconder la ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports Roselyne Bachelot, a dit n'avoir aujourd'hui qu'une priorité : cette compétition et sa préparation.
Il a cependant confié qu'il se préparait à ses futures fonctions "en lisant un petit peu sur qu'est-ce que c'est l'organisation d'un ministère, qu'est-ce que c'est la jeunesse et les sports" - "Je consulte de la documentation", a-t-il dit.
Nicolas Sarkozy, lui, n'avait de toute évidence pas que la Coupe du monde en tête, au moment où son épouse Cécilia était en Libye, avec le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant et la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, pour tenter d'obtenir la libération des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien accusés par les Libyens d'avoir inoculé le sida à plusieurs centaines d'enfants.
Il est arrivé à Marcoussis avec son conseiller diplomatique Jean-David Lévitte et une interprète en langue arabe, qui se sont enfermés dans le bureau du directeur du centre.
Pendant le déjeuner, Nicolas Sarkozy s'est absenté pendant une vingtaine de minutes pour téléphoner. Et il a de nouveau quitté le déjeuner avant les autres convives pour aller dans un bureau, d'où il est ressorti une dizaine de minutes plus tard, suivi par Jean-David Lévitte et l'interprète.
Le chef de l'Etat n'a rien voulu dire de l'état des discussions avec les autorités libyennes aux journalistes présents. "C'est dur, c'est compliqué, c'est difficile", a-t-il seulement déclaré avant de repartir pour Paris.
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