La Lettre de l’A.P.Ré

Publié le par A.P.ré. (Frédéric Guyonnet)

« Le travail est au cœur des valeurs qui nous rassemblent » 

 

La Lettre de l’A.P.Ré  

 

 

Par Jean-Louis CHAVOILLON

 

 

 

 

 

 

L’année 2007 doit être celle de la rupture !  

 

 

Avec la mondialisation, on entend dire souvent, qu’en dehors des périodes électorales, que le clivage droite-gauche est dépassé ; que l’opposition entre « les capitalistes » et « les prolétaires » est caduque.  

 

C’est vrai en partie même si la conception du rôle de la puissance publique reste une différence essentielle entre ces deux courants de pensées.  

 

Mais à ce clivage historique se rajoute désormais un nouveau type d’affrontement au sein même de notre propre famille politique : celui des réformateurs qui s’opposent aux conservateurs.  

 

Au-delà de l’embellie conjoncturelle qui récompense le volontarisme de notre majorité, force est de constater qu’il reste des débats cruciaux qui ne sont pas tranchés avec notamment :  

 

Ø      La place du travail dans notre société  

 

Ø      La place du capital et de l’investissement  

 

Ø      Les conditions pour une société innovante  

 

Ø      Le passage d’une société d’affrontement à une société de dialogue 

 

 

Le travail est trop cher  

 

Pour l’employeur ; il n’est pas assez rémunérateur pour l’employé, et est trop rare pour beaucoup de nos concitoyens.  

 

Quarante pour cent des Français travaillent plus pour financer les frais généraux de la société France avec comme résultantes des charges sociales et des impôts de plus en plus lourds.  

 

Enfin, ce phénomène est aggravé par le fait que de tous les pays industrialisés, la France voit ses actifs rentrer de plus en plus tard sur le marché du travail.  

 

Face à ce constat, il convient d’agir sur trois niveaux: 

 

 

  1. Au niveau des jeunes en élargissant l’apprentissage à des formations post bac et en incitant l’accompagnement entre études et travail à temps partiel. 
  2.  
  3. Au niveau des « expérimentés » en s’attaquant aux régimes spéciaux afin de parachever la réforme des retraites au nom d’une justice sociale.
  4.  
  5. Au niveau de la valeur « Travail » en indiquant que désormais celle-ci ne peut plus à elle seule financer la solidarité. Il convient donc d’indiquer avec le courage politique qui convient, quel impôt la financera désormais, et le nombre d’heures travaillées nécessaires pour rivaliser à nouveau avec les grands pays européens.   
  6.  

 

Le capital est inexistant en France  

 

Clé des emplois de demain, le capital est inexistant dans le public et pénalisé dans le privé.  

 

La conséquence est simple : fuite des cerveaux à l’étranger qui retrouvent une liberté d’action que ne lui offre plus la France ; délocalisation qui commence à toucher nos PME, découragement de nos élites, appauvrissement de notre pays…  

 

Il est nécessaire :  

 

Ø      d’encourager le capital sur le plan professionnel en amplifiant les lois DUTREIL,  

 

Ø      de le sanctuariser sur le plan personnel avec un allègement significatif des droits de succession,  

 

Ø      de le développer à travers l’épargne de précaution qui financera la vieillesse dépendance,  

 

Ø      de restaurer la marge d’autofinancement des entreprises par des mesures fiscales.  

 

 

L’innovation est source de croissance   

 

Afin de financer les réformes nécessaires de nos structures collectives, il convient d’avoir une croissance plus forte.  

 

Cela  passe par la recherche, le développement et l’innovation tel que l’a fixé le Conseil européen de Lisbonne en 2000 en demandant aux Etats membres de consacrer 3% de leur PIB aux dépenses de recherche à compter de 2010.  

 

La France, pour sa part, ne consacre pas assez d’argent à la recherche, le  nombre de brevets recule et se concentre sur quelques entreprises.  

 

Face à cela, un crédit d’impôt au profit de la recherche s’impose.  

 

Cette recherche passe par une meilleure efficacité de notre système éducatif grâce à :  

 

Ø      une autonomie administrative et financière de nos universités  

 

Ø      un rapprochement plus important de celles-ci avec l’Entreprise  

 

Ø      un décloisonnement de la recherche publique en créant des agences spécialisées regroupant les thèmes de recherche (nanotechnologies, biotechnologies…) dont l’objectif serait de rationaliser la recherche publique. 

 

 

Le dialogue est source de progrès  

 

Si l’optimisation de notre société ne peut pas efficacement reposer sur l’Etat, force est de constater que la décentralisation n’est pas à ce jour une réussite et un retour à une centralisation serait pire.  

 

Pour réussir la rupture, il convient que chaque acteur affirme clairement le rôle qui lui revient.  

 

Le législateur créé la loi, les acteurs locaux dialoguent pour une application optimale de celle-ci avec :  

 

Ø      un engagement des enseignants et des parents pour un meilleur avenir pour nos enfants  

 

Ø      un engagement entre employeurs (public ou privé) et employés pour répondre à une meilleure négociation sociale; cela pose le problème d’une réforme de la représentativité syndicale.  

 

Ø      un engagement des collectivités locales pour une meilleure solidarité et une qualité de vie accrue.  

 

 

En conclusion, 2007 ne doit pas être un rendez-vous manqué car la France ne l’accepterait pas.  

 

Fidèle à nos convictions, nous nous inscrivons dans la philosophie des réformateurs et militons pour la vérité et le courage politique.  

 

Rupture ? Vous avez dit rupture ? Eh bien chiche !  

 

 

JL CHAVOILLON  

 

Président de l’A.P.Ré 

Publié dans Dossiers

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